Lilagefärbter Beerenjoghurt

Gestern habe ich mir diesen komischen lila gefärbten Beerenjogurt gekauft, der in meinen letzten Urlauben tagtäglich auf eurem Frühstückstisch stand. Er schien den frisch gepressten Möhrensaft von früher in seinem Stellenwert zu ersetzen. Oftmals aßt du nur diesen Joghurt, beschmiertest unfreiwillig das Tischset und dein Gesicht, eines lilafarbener als das andere. Ich schielte zu dir rüber, zu deiner Joghurtzunge und deinem Joghurtspeichel, der in deinen Mundwinkeln aussah wie die Schwimmhäute einer Ente. Die leicht verdauliche Flüssigkeit war eine letzte karge Gewohnheit, die du annahmst. Sie gruselte mich. Und jetzt, Opa, jetzt habe ich mir tatsächlich diesen lila gefärbten Beerenjoghurt zugelegt. Das ganze volle Glas stopfe ich mit Haferflocken und Nüssen in mich rein. So eine eklige Scheiße, denke ich kopfschüttelnd, und schlucke weiter. 

Holz

Kindheitserinnerung reloaded. Wir sind im Wald, Mama, Papa und ich – eine der wenigen Erinnerungen, in denen wir alle zusammen sind, und die ich vermutlich habe, weil wir zusammen sind. Der silberne Ford Focus steht mit geöffnetem Kofferraum am Waldrand. Wir laufen über zerzaustem Waldboden, ein Schlachtfeld an wüst umherliegenden Ästen und gekappten Bäumen. Wie Arbeiterwespen schwärmen wir aus, um Brennholz für unser Nest zu suchen, für unsere Nestwärme. Wir machen das öfter. Mehrmals im Jahr fahren wir in den Wald, um Holz zu sammeln, das im Garten gesägt, dann gespalten und schließlich im Schuppen aufgeschichtet wird, um dort zwei Jahre lang zu trocknen. Meine Aufgabe ist es, kleine „Käsestücke“ einzusammeln, die Enden von dicken Stämmen, die ich (als vielleicht Zehnjährige?) tragen kann. Ich erinnere mich an das Gefühl, beschäftigt zu sein, schwer zugange zu sein. An einsetzenden Hunger. Ich rieche Waldluft, erdigen Boden, der unter meinen dicken Profilschuhen nachgibt, leicht sinke ich ein und drücke mich von dem organischen Material wieder ab; der federnde Boden und die sperrigen Schuhe geben mir das Gefühl von Trainingscamp, zum Aufbau von Kondition und Durchhaltevermögen. Wir machen eine Pause, setzen uns in den Kofferraum. Mama öffnet eine Thermosflasche, die heiße Wienerwürstchen enthält. Ich empfinde Belohnung, die haben wir uns verdient, diese superleckeren Wienerwürstchen. Dann später Sättigung, Geborgenheit.

Antoine Villoutreix

Es ist Frühjahr, permanent scheint Sonne, Menschen sind im Park unserer Wohngegend oder im Stadtzentrum. Die WG ist lichtdurchflutet, bis 12 Uhr dringt die Sonne an der Ostseite ins Wohnzimmer, ab 14 an der Westseite. Das färbt den Innenraum. Die Wandfarbe der Wände ist mattes Deckweiß, der Boden wirkt gelb gebleicht. Alle halbe Stunde robbe ich nach hinten, um weiter im Sonnenfleck zu baden. Wir verbringen die letzten Tage miteinander. Den Abenden haftet Melancholie und Genuss an, ein bisschen Bohème. Bei Sonnenuntergang sitzen wir auf dem Balkon und trinken Rum. Zwei Wochen später sind meine liebsten Mitbewohner ausgezogen. Ihre Zimmer sind leer. Nur einmal erlaube ich mir das Pathos, ihre ehemaligen Zimmer zu betreten, und die Leere zu begutachten, das Gewesene. Wir feiern Abschiede. Letztes gemeinsames Abendessen, vorletztes Auf Wiedersehen, Auszug Nummer eins, Auszug Nummer zwei. Vorletzter WG-Putz, letzter WG-Putz, letzte Verantwortlichkeiten. Alles hat Bedeutung. Ich erlebe einen Bewusstseinsmoment: hier ist ein Cut, hier ist das Ende unseres gemeinsamen Lebens. Ich weine, und umarme sie. In der leeren lichtdurchfluteten WG übermannt mich der schlimmste Liebeskummer aller Zeiten. Ich muss raus, muss tun, mich beschäftigen. Ich will meiner inneren Unruhe über äußere Reizüberflutungen entkommen. Eine Art Aufbruch. Auf, in die Welt. Und Bruch mit einer erlebten Geborgenheit, mit dem Schönen von Bordeaux, das mir jetzt schmerzlich, verdorben und belegt vorkommt. Zu den wenigen einsamen Momenten, die ich zuhause in der leeren WG verbringe, läuft Musik: Antoine Villoutreix, ganz im Vordergrund. Melancholisch dudelnder Folk. Ein bisschen übertönt er die innere Lautstärke. Die Zeilen sind sanft, fast belanglos.

Kultur-Familie

Papa und ich befinden uns auf der Bühne, das Stück ist vorbei. Wir erfahren, dass es keine Zugabe geben wird, trotz Premiere. Dann scheint es, als würdet ihr doch auf die Bühne kommen. Ich schäme mich ein bisschen für meinen Voyeurismus. Schnell verschwinden Papa und ich von der Bühne, suchen uns Plätze in der ersten Reihe, er setzt sich links vor die Bühne, ich mittig, zwischen uns ist ein Platz frei, kurzerhand setze ich mich doch neben ihn. Dann tauchst du auf. Nach der Zugabe versetzen sich die Menschen im Theatersaal in Bewegung. Im Aufstehen und Getümmel schaust du in meine Richtung, ohne dass sich unsere Blicke treffen. Du kommst zu uns. Wir reden über Papa (ich erinnere mich nicht über was genau). Papa benimmt sich wie ein pubertierender Junge, überdreht und findet sich cool. Ich sage: „Und genau das ist das Problem!“ Daraufhin formt er mit seinen Fingern ein Loch, drückt sein Becken nach vorne, tut als hielte er seinen Schwanz und pinkelte in meine Richtung. Du nimmst das alles zu Kenntnis, wertfrei. Dann fragst du: „Ein Teil deiner Familie war doch eine Kultur-Familie, oder?“

Démence

Je suis dans la salle de bain de mes grands-parents. Dans le rêve, c’est une salle de bain plus spacieuse, des murs en grès. Je remarque que l’eau coule hors de la baignoire. Apparemment ma grand-mère a oublié de fermer le robinet. Elle rentre et m’empêche de le fermer. Elle résiste fortement. On se bat. La ptite lutte se déplace vers la porte. J’ai peur. Avant que je puisse m’enfuir de la salle de bain, elle me pousse sous l’eau. Je vois l’agressivité dans son visage, la détermination. Elle me tuera, je pense. Sous l’eau, je ne bouge pas. Pour l’instant, j’ai suffisamment de réserves d’air. Je m’interroge sur comment m’arracher de sa prise. Je prétends être morte, les yeux figés. Mon plan, c’est de la surprendre pour me libérer. Avec ces pensées stratégiques je me réveille.

Bouleversée

On danse l’une à côté de l’autre. Puis, j’avance vers toi, je justifie mon rapprochement par une chanson séductrice. On danse ensemble. Je ressens ton corps. Ça me bouleverse un peu d’être collée au corps d’une femme. Tu prends mes deux mains, fortement, comme si tu voulais nous rassurer. Puis, on s’embrasse.

On est interrompu par des hommes excités, il me semble car on est deux femmes à s’embrasser. Ils s’approchent tout proche de nos visages, nous touchent, demandent s’ils peuvent embrasser chacune de nous séparément. Moi, je m’en fous. Toi, t’es gênée. Tu préfères changer d’endroit. On s’embrasse, je t’embrasse. Parfois, tu sembles hésitante, douteuse, comme j’ai hésité à l’époque quand j’ai pécho des mecs. J’étais flattée et en même temps dégoûtée par leur désir pour moi. J’hésitais.

On est presque viré de la boîte. Ça m’amuse. Les prochains jours, on s’embrasse dans d’autres bars. Apparemment, on agresse les gens, puisqu’on peut tout voir. Je m’en fous. On se pécho à la plage, dans l’océan, sur nos planches de surf, à l’auberge. On n’est pas très discrètes. Tu dis que jsuis surexcitée, tu te moques un peu. Même là, je m’en fous. Je me sens bouleversée, mes hormones explosent. Découvrir le corps féminin est découvrir un nouveau monde. Quel est le problème?

Surrealisme

Ma grand-mère demande si j’ai goûté le vin. Non, je mens. (Je suis consciente qu’on m’a interdit de goûter le vin). Pourquoi ? je demande de façon innocente. Apparemment, elle a senti mes larmes au bord du verre. Je me rappelle : en buvant le vin j’ai pensé à mon grand-père.

Autre rêve. Rêve capillaire. On est en classe. Je vois tes amis, on se salue. Je suis surprise, ces derniers temps ils m’ont ignorée. Dans mon rêve, c’est des filles aux cheveux tout courts, 4 millimètres. Au premier rang, je te vois. T’as des cheveux longs comme d’habitude. Te voyant je ressens de la peine. À côté de moi, il y a un ami. (Celui dont j’avais l’impression qu’il était tombé amoureux de moi). Je pleure dans ses bras.

Je pense

Je pense. Et je pense souvent. Je pense que tu le sais. Je pense à notre dernière rencontre, aux choses que t’as dites, qui m’ont perturbées, à ton recul, image douloureuse dans ma tête.

À part cela, j’ai aussi des pensées, on va dire, sauvages. Sauvages, parce qu’elles sont détachées de ce que j’ai vécu avec toi, détachées de la réalité. Peut-être elles se créent par un excès de réflexion. Dans ces pensées, je t’idéalise. J’admire par exemple ta curiosité et ton ouverture d’esprit. Deux caractéristiques qui sont aussi propres à ma personnalité, mais en me comparant à toi, je ne sais plus qui suis-je. Je me demande qui suis-je. Je l’écris sur un papier, des mots simples. Je les relis. Ça fait du bien. Je ressens une joie.

Je pense au film en corps, à la caricature d’un mec qui change de copine. La nouvelle porte le même nom que celle d’avant. Je trouve ça angoissant de ne pas pouvoir se détacher de ses sentiments pour une personne. Je veux que mon désir disparaisse. 

Mes pensées créent des peurs qui n’existent pas dans le présent, même pas dans l’avenir. Ce sont des peurs passagères. Mes pensées sont loin, diffuses et remplissent ma tête tel que j’ai du mal à dormir. J’ai rarement des sentiments par rapport à cette infinité de pensées. Comme je dis, elles sont détachées de la réalité. Elles se produisent, et disparaissent. Quand je pleure, cela me soulage.

Première

J’ai fait un rêve de toi pour la première fois. Je t’appelle à propos d’une rencontre qui s’est déjà déroulée. (Chronologie temporelle cassée). Je te demande si tu trouves le chemin vers notre lieu de rencontre. C’est un terrain de jeux dans mon village natal. Tu m’expliques où tu es. Puis on parle d’autres chose. Tu me dis que c’est beau de me parler au téléphone. Qu’on pourrait se rappeler quand tu seras à Bonn. Mon cœur bat. Je me sens dépassée par ce que je ressens. Ma tête veut te répondre quelque chose, détachée de sentiments. Je le remarque. Je m’ouvre. Fragilement, je dis que tes mots me touchent.

Deuxième scène. On est l’une face à l’autre dans une salle de classe. Tu dis que tu dois aller travailler dans un jardin d’enfants, mais que souvent t’as rien à faire. Tu laisses sous-entendre qu’on pourrait se voir durant tes pauses. Je me souviens du désir en moi, de mes attentes sur la façon dont cette relation pourrait se développer. Et de la peur d’être blessée. Je me sens un peu déchirée. Puis, une fille de l’équipe de foot rentre et me demande si je participe au prochain tournoi. J’acquiesce, jsuis chaude. Toi, tu parles de foot avec enthousiasme, comme si tu pouvais t’imaginer y participer aussi. Des amis allemands nous rejoignent. On parle des souvenirs, d’un séjour scolaire en Toscane. On fait des blagues, toi et moi, on rigole. L’ambiance est légère.

Fuite en avant

« La vie est un rêve dans un rêve », dit un vieil homme dans le film Vortex. Moi, je ne fais plus de rêve ces derniers temps. Mes nuits sont fatigantes, courtes, forcées. En fin de nuit je me sens pas reposée. Depuis plus d’un mois je me couche en moyenne vers trois heures du mat. Je fais l’expérience d’une autre vie. De la vie de nuit, d’un excès de soirées, d’adrénaline, d’extase, de basse. Parfois d’ivresse, mais rarement. On m’a recommandé de sortir, d’apprécier la vie, puisqu’apparemment je serais un soleil, puisque j’aimerais la vie. J’ai fait ainsi. J’ai rencontré plus d’amis que jamais. Je pouvais pas être seule. Trop de pensées, débordement de sentiments. Recroquevillée sur moi-même, j’essayais d’éviter cette fragilité. J’ai fui en avant, hors de mon corps, hors de mes pensées. J’ai dansé comme une folle. J’ai fermé mes yeux. J’ai sué. Jsuis tombée malade. Je me suis fait draguée. J’ai apprécié.

Je voulais être proche de toi en t’imitant. En imitant tes excès d’alcool, de drogues, ta vie de nuit. Maintenant j’ai un avant-goût de ce que cela veut dire, faire quelque chose pour se sentir proche de quelqu’un. Je t’ai recherché en ville. J’étais nerveuse, mes yeux observant mon propre corps, mes vêtements, la façon dont je bouge et marche, imaginant l’instant que tu pourrais m’apercevoir. En passant par ta fenêtre j’étais distraite, plus attentive à ce que mes amis racontaient, ou bien nerveuse, ou triste. J’ai choisi des cafés, des restaurants, des cinémas, des bars proches de chez toi. Espérant qu’on puisse tomber l’un sur l’autre. J’ai imaginé comment ça serait de te revoir par hasard. Je ne pouvais pas m’imaginer. Un instant je me suis vue souriante, te montrant de la légèreté et du bonheur. Un autre instant je me suis vue pleurant devant toi. Et puis restant forte, décidée, sachant que tout échange au-delà des mots nécessaires me serait trop douloureux. Consciente de mes limites. Les mots nécessaires ont évolué depuis notre dernière rencontre. Ceux qui sont restés, que je t’ai envoyé, sont une version essentialisée de tous mes sentiments et pensées, une version juste, sans drame.

Maintenant je pense à toutes ces nuits dont j’ai peu de souvenirs. Non parce que j’avais un blackout, mais parce que l’intensité était éphémère, peu durable. Je me souviens peu des sentiments ressentis. Le temps me paraît évidé. Je suis crevée, épuisée des gens. Tu me manques.

 

Supplément:

Je m’interroge sur ce qui me manque exactement quand je dis que tu me manques. Je me demande ce que tu m’as donné. J’ai pas de réponse à cette question. Certes, une attention délicate, une curiosité, un intérêt, de la profondeur. Mais c’est pas ca qui me manque. Enfin, on a passé peu de temps ensemble. C’est juste toi. Et peut-être ce que je me suis imaginée, être avec toi, passer du temps avec toi. Écrire ces phrases me soulage un peu, me fait respirer.