Déjà perdu

Avec deux amies on veut aller au cinéma. Premièrement, on est à deux, puis on cherche mon crush que j’abandonne bientôt puisque j’ai d’autres choses à faire. C’est mon auteur préféré travaillant dans un stand fastfood qui attire mon attention. Il dit qu’il veut changer de vie. Il y a un pigeon dans son stand qu’on essaie de libérer. Tout cela fait qu’on arrive avec beaucoup de retard au cinéma. Les deux filles sont déjà installées, le film est presque terminé. Une des deux demande si j’ai commandé une carte gay. Avec une carte gay le prix serait moins cher. Je me sens attaquée. Je réponds non à sa question. Je sais pas quoi dire de plus pour exprimer mes sentiments. Je ressens de la honte.

Puis, elle quitte le rang pour que mon crush et moi, on soit seul. Doucement, elle s’appuie contre moi. Puis, elle s’arrête. Elle semble déçue et surtout indifférente. Je pense que c’est à cause de mon retard. Qu’elle s’est souvenue de vouloir me montrer sa vraie réaction, et non son désir. Je me réveille. Je réfléchis que dire, comment me comporter, comment regagner sa confiance. Tout avec le seul but de l’embrasser. J’essaie de me refaire le rêve. Mais je ressens que c’est perdu, qu’on se retrouvera pas.

Quel rapport ?

Je suis dans la chambre de mon grand-père. C’est pas la chambre où il dormait quand il était malade, c’est son ancienne chambre, où il dormait quand tout allait bien. Je suis étonnée qu’il soit là. Quelque chose (je sais plus quoi) le fait rire. Comme s’il n’avait jamais arrêté de rigoler. Je touche ses joues qui se voûtent. Je tiens ses mains ridées.

Puis, ma grand-mère, ma tante et moi, on se prépare pour aller au cimetière. Les deux WC sont occupés. Je suis contrainte de faire du pipi dans une bouteille. Ma tante apparait. De honte, je couvre mon sexe. Je lui explique la situation et demande qu’elle s’en aille. Elle bouge très lentement. Étant arrivée au salon, elle peut toujours me voir. Puisque la porte du salon est transparente. Scène d’humiliation.

Au balcon

On est au balcon, nous deux. Proches. Les mouvements sont fluides, de temps en temps on se tient dans les bras. L’air est humide, on sent la pluie, les arbres mouillés. Selon moi, ceci fait partie de la définition du sud. Selon lui, cela n’est pas du tout le sud. C’est un conflit ouvert depuis longtemps. À l’intérieur on entend du rock. J’apprécie l’ambiance. Je corrige, je veux l’apprécier. Cette volonté fait que je rigole exhaustivement quand on fait des blagues, peut-être même suraiguë. J’ai la chair de poule, même s’il y a pas grand-chose qui me bouscule. Je suis loin.

Toujours au balcon. Je lui raconte mon hypothèse. Je pense que chacun a un ton propre en lisant. Un ton qui suscite une certaine ambiance, des émotions, et qui s’applique naturellement quand on commence à lire quelque chose indépendamment du contenu. Par exemple, moi, quand je lis à haute voix, mon ton est mélancolique, langoureux, un peu mou. Je me souviens que ma mère me lisait de la même manière. Je crois que c’est le ton de mon enfance, le ton de ma mère dans mes oreilles, dans mon cerveau. Lui, mon « frère » au balcon, a un ton joyeux, qui rend les enfants curieux et fait fasciner. Un goût pour l’inconnu. Ses parents sont professeurs !