Autor: Pauline Strempel
Le philosophe
Personnes: moi, le philosophe
Moi: La fin du monde. Ressentir cette peur chaque cinquantième année, imagines ! C’est la peur de ta mort, en fait.
Le philosophe: Même plus. C’est la peur de ton oublie.
Moi: De ouf. Comment ca?
Le philosophe: Alors,
Je pars de moi-même, parce que je m’aime bien.
Je suis oublié.
Des dizaines d’années.
Quelques centaines au maximum.
Je peux m’imaginer que tout être humain mourra d’abord.
Toute l’humanité s’éteindra.
Puis, elle sera oubliée.
Radiée de temps et de l’espace.
Mais la terre aussi
S’arrêtera.
C’est le soleil qui disparaîtra.
Après le soleil, toute forme de vie.
Toute conscience.
Toutes cellules
Pouvant prendre conscience.
Le voir
Le percevoir
Le sentir
Puis, l’univers lui-même disparaîtra.
Et tu peux t’amuser aller plus loin.
L’univers ne devient en quelque sorte qu’une étoile parmi notre univers.
Qu’un grain de sable parmi la Dune du Pilat.
Qu’une Pauline par rapport à notre humanité.
Il jette un œil sur moi. Puis, presque ennuyé, constatant :
Donc, tout va finir.
Basiquement.
Il y a rien de mortel.
Après une petite pause:
Mais finalement, ils se sont trompés de la date.
Les Aztèques.
Je rêve…mon amie
On est dans une grande salle avec des amis. On se dispute, une amie et moi. On crie l’une sur l’autre, bruyamment. L’émotion nous fait trembler. On s’éloigne. Mon amie reste avec les autres. Moi, je pars. Des personnes inconnues viennent m’accompagner, me demandent ce qui s’est passé. De manière distante. On échange. Je me sens tranquille. Et seule. Je rentre dans la grande salle. Les autres se trouvent autour de mon amie d’une façon protectrice. Je vais chez elle. Je veux lui parler. Seule. Elle refuse. Me repousse. Je reste. Je la touche. Je touche ses bras, ses cheveux, son visage. Elle pleure. Elle est tenue par une autre, des bras étrangers dans notre intimité. Légèrement, elle s’appuie contre moi.
Je rêve encore
D’une jeune femme qui est, avec sa maman, en voyage en bateau. Elles traversent la mer. Une brise légère. La voile reste assez tranquille et vibrante. En arrivant, la jeune femme est interrogée sur un sujet de moindre importance. Avant qu’elle puisse répondre, la mère répond pour elle. Une deuxième question sans importance. Elles se disputent. Chacune a raison, l’autre a tort.
Rêve se déroulant au théâtre. Mon théâtre de coeur. Cet enfant curieux veut le découvrir. Il court d’un étage à l’autre, grimpe sur la décoration, entre dans de nouveaux endroits. Une partie de sa robe s’accroche à la décoration, une clôture à lattis. Quelque chose se rompt (de la robe ou de la clôture n’est pas reconnaissable). Un moment de luicidité : j’ai fait quelque chose de mal. Je m’éloignerai vite de ce lieu du crime. En courant, l’enfant est attrapé par un homme de la sécurité. Celui-ci le prend et le jette sur une table, comme s’il ne pèse rien. Faible, chétif, méprisable. Une femme du service intervient. Elle dit qu’une telle action est intolérable. Désormais : interdiction d’entrer dans ce théâtre ! L’enfant, même si il l’avait déjà craint, est choqué. Il fait parler son coeur : Mais, j’aime le théâtre ! Des larmes sortent de ses yeux. Le combat n’est pas perdu. Continuant : s’il vous plaît ! Donnez-moi une deuxième chance ! Appel à la sensibilité des adultes.
Der Halbbekannte
Ob er noch lebt, fragt ein Halbbekannter
Sich erinnernd an eine Gschicht
Von vor nicht allzu langer Zeit
Die ihn nichts anzugehen heiß
Er im Vorbeigehen an sich zog, ohne Angesicht
Hakte nach, aufdringlich, von Frag zu Frag gespannter
Ich sagt: ich hoff‘s doch!
Alles andre wär zu schad
Er lacht, siehts lodernd Loch
In meinem Mag
Stellt im Laufschritt die nächste Frag
Dass mir’s Quasselwasser nicht verzagt
Nein, in dir, ob er noch in dir lebt?
Ich verschämt, leicht überfordert aufgeregt
Was will denn dieser Mensch von mir
Mit seinem Marketinggeschnülz
Da verschließt sich ihm mein Herz, zählt ganz schnell von eins bis vier
Sei leis! Du Schwätzer. Weißt nix um die Bedeutung dieser Sülz.
Dass ichs nicht weiß, antworte ich
Wohlwissend, was ich weiß
Was nicht
Wen ich begehre und wen nicht
Spürend jetzt, was das heißt
In mir leben
Liebe laut Shakespeare
Ich schluchze
Fall auf einen Schlag ins Lachen
In lautatmenden
Genuss
Rettet mich
Der Abend ist durchdrungen
Von Trampolin und Fall
Und nichts des Ganzen
Fühlt sich unecht an
Wenn auch,
wie du oder Shakespeare
oder Shakespeare
und du
sagtet,
die Liebe im Theater
Nicht wahrhaftig ist
Als die im Leben
– Macht nix!
Die hab ich auch erfahrn.
Je rêve
Rêve d’une maman qui dit à son enfant que c’est pas possible de fêter noël ensemble (la raison n’est pas mentionnée). Ainsi, elle aurait réservé un hôtel pour son enfant, solution pragmatique. L’enfant fait un signe de tête, semble loin. La mère semble avoir constaté.
Rêve d’une répétition au théâtre. Quelqu’un m’est familier. Mais différent. Il se moque, il est vache. Tout est familier. Tout prend du temps.
Rêve d’une chasse. Deux parents séparés. Première scène : une fille qui habite chez sa mère, deuxième scène : une fille qui est en fuite avec sa mère, troisième scène : une fille qui habite chez son père et que la mère veut récupérer, quatrième scène : une fille qui frappe sa mère avec une serviette. La mère ne change pas d’expression. Les coups ne s’arrêtent.
Als Frau?
Ich fahre Inliner. Bin im Sport-BH unterwegs, genieße die Luft um meinen Körper, die Geschwindigkeit. Vorbeifahrende Autos hupen. Fahren die Fenster runter, geilen sich auf. Das Hupen macht mich aggressiv. Es ist nicht das erste Mal. Ich muss mich wehren. Reflexartig schreie ich den Fahrern hinterher. Zeige ihnen den Stinkefinger.
Abends gehe ich zum Theater. Im Kleid. Wieder hupen mir Autofahrer hinterher. Ich bin nicht auf Rollen unterwegs, spüre diesmal kein Adrenalin, keine Geschwindigkeit. Ich schüttele den Kopf.
Ich trage ein enges Top. Jemand sieht mich zum ersten Mal im Top und starrt mir auf die Brüste. Ja, ich habe Brüste.
Ein Mitbewohner kommt morgens in mein Zimmer. Er hat oft einen Steifen. Mein Blick gleitet ab, ohne dass ich es merke. Übergriffig? Bis er irgendwann statt seines Körpers, nur noch den Kopf durch die Tür steckt.
Ein älterer Mann, bei dem ich mich geborgen fühle, fasst mir an die Brust. Mein Pullover ist dazwischen. Blau-weiß gestreift. Seine Hand spüre ich trotzdem. Sein Suchen. Sein Streicheln. Sanft. Irgendwas stimmt hier nicht.
Ein Kumpel rückt seinen Schwanz zurecht, während wir einen Film schauen. Lange, ausgiebig. Da muss ganz schön was schief liegen. Danach streichelt er mich. Ich bin irgendwie geschockt, angeekelt. Weiß nicht, ob zurecht. Wie will ich reagieren?
Ein Freund ist geil und will mit mir schlafen. Er berührt mich, will mich ausziehen. Es fällt mir schwer, Nein zu sagen. Im letzten Moment erkläre ich ihm, dass ich auf Frauen stehe. Er sagt: willst du es nicht nochmal probieren?
Mit Freundinnen laufe ich nachts durch die Stadt. Vorbeifahrende Autos hupen. Ein Freund ist dabei. Er ist verwirrt. Vielleicht das erste Mal, dass er angehupt wird? Er sagt: das sind ja zwei Welten, in denen wir leben.
Ich besuche meinen Cousin bei der Feuerwehr. Dort gibt es einen großen Fitnessraum mit Tischtennisplatte. In meinem Urlaubskoffer steckt mein Tischtennisrock. Ich ziehe ihn an, spiele; gehe später in die Zentrale der Feuerwehr. Ein Feuerwehrmann meint, ich habe nichts an. Lacht sarkastisch, abfällig. Zieht vor versammelter Mannschaft seine Hose aus, um mich zu imitieren. Was will er?
Geht ganz schön viel ab gerade. Ganz schön viel Me too.