Mon père, ma mère et moi, on est dans l’avion. On pourrait fuir d’ici, je réfléchis, par des parachutes. Mais si on les met maintenant, pour se préparer, les hôtesses de l’air nous soupçonneront. À un moment tout va vite. On défonce les portes et avec les parachutes sur le dos, on se jette dans l’air. On cherche comment les ouvrir, mais on n’y arrive pas. On tombe, vite, sur plusieurs kilomètres. Puis on heurte la terre sèche. On survit. Nos os vont bien. On se redresse vite et on court, puisqu’on est en fuite. Je le comprends maintenant, car l’avion semble en panne. Il perd la trajectoire, tourne autour du pot au-dessus de nos têtes. Quelques secondes après il crash et s’enflamme. Une boule de feu massive. Je sais que ça devait se passer comme ça. Je ressens qu’on a atteint notre but. Puis on fuit. Il y a une voiture chère qui nous attend. Pour des minutes, on est en route. C’est une route de campagne. On craint que c’est pas la bonne. Des voitures de police sont déjà derrière nous. J’ai peur. On arrive à une auberge située sur une montagne. Une maison en bois avec une véranda. Une vue magique sur une forêt de conifères, des lacs, des chemins de schiste. Le paysage est magnifique.
On réfléchit quoi faire. Les voitures de police arrivent au loin. Mon père est résolu. Il semble avoir la main sur la situation. Il décide qu’on reste à l’auberge en prétendant être des vacanciers. Il explique : c’est comme ça que j’ai fait à l’époque pour cacher l’argent. Je l’ai enterré, en dessous de la maison. Je remarque qu’il y a du sang sur ma chemise. Un instant de panique. Je l’enlève vite. L’instant d’après les policiers nous interrogent. Moi, je prétends être un petit garçon. Une policière sympa s’occupe de moi. Je réponds sagement aux questions. Parfois je demande l’aide de mon père pour harmoniser nos réponses. Or, je dispose toujours de mon cerveau de 22 ans. Parfois je dis des choses qui ne correspondent pas à mon âge prétendu de 6 ans petit garçon. La policière remarque que le paysage a l’air comme l’au-delà. Tout à fait, je dis, en me rendant compte que je devais pas la comprendre. J’ajoute vite, c’est ce que mon père a raconté aussi. Apparemment tout va bien. On est pas soupçonné.